La Fête des Mères, hommage universel aux figures maternelles, se manifeste à travers un kaléidoscope de traditions et de rituels variant fortement selon les continents. Bien que la France et de nombreux pays célèbrent cet événement le deuxième dimanche de mai, ou à une date proche, les expressions culturelles de gratitude et les choix floraux qui l’accompagnent révèlent des sensibilités historiques et sociales uniques, allant des rituels familiaux intimes aux commémorations publiques. Une analyse des pratiques en Asie et en Europe permet de décrypter la manière dont l’amour maternel est honoré, souvent avec une emphase particulière sur les fleurs et les gestes chargés de sens.
L’Asie : Fusion de la Piété Filiale et de la Modernité
En Asie, la célébration de la maternité mêle les coutumes modernes occidentales à des valeurs ancestrales de piété filiale, avec une préférence marquée pour une expression sincère des sentiments plutôt qu’un étalage matériel.
Au Japon (Haha no Hi), qui a lieu le deuxième dimanche de mai, l’accent est mis sur la gratitude et le respect familial. Les enfants offrent traditionnellement des œillets rouges ou roses, symboles d’amour, de pureté et de longévité, souvent accompagnés de cartes de remerciement faites maison. Le repas de famille ou les petits cadeaux artisanaux soulignent le principe culturel selon lequel « le geste vaut plus que le bien ».
La Corée du Sud célèbre la Journée des Parents le 8 mai, intégrant les marques d’affection dédiées aux mères et aux pères. L’échange d’œillets et de lettres manuscrites de reconnaissance est une tradition forte, reflétant le respect profond de la culture confucéenne tout en adoptant des rituels modernes de remerciement.
En Chine, où la fête a gagné en popularité depuis les années 1980, le phénomène est plus urbanisé et influencé par le commerce. Les jeunes offrent des fleurs et des chocolats, mais l’écriture de messages sincères sur les réseaux sociaux ou dans des lettres maintient l’équilibre entre la tradition et l’influence médiatique mondiale.
Aux Philippines, l’importance de la mère est telle que la fête combine des expressions personnelles et des commémorations communautaires ou religieuses. Les familles organisent de grands repas festifs et offrent fleurs et cadeaux, tandis que certaines communautés organisent des messes ou des défilés.
L’Europe : Entre Héritage Historique et Célébration Familiale
En Europe, les racines de la Fête des Mères sont plus anciennes, souvent liées à des observances religieuses ou caritatives qui ont évolué vers un événement familial centré sur le repas et l’offrande de fleurs.
Au Royaume-Uni, le Mothering Sunday trouve ses origines au Moyen Âge, se déroulant le quatrième dimanche du Carême. Si traditionnellement les enfants rentraient à l’église « mère », la version moderne met en valeur les rassemblements familiaux, les cartes de vœux et les fleurs printanières. L’achat de chocolats ou d’expériences de bien-être coexiste avec la tradition des cartes faites à l’école, fusionnant l’histoire et la consommation.
La France (Fête des Mères), célébrée officiellement après la Première Guerre mondiale, privilégie l’expression personnelle et l’attention. Les cadeaux sont souvent personnalisés, allant des bouquets raffinés aux repas faits maison, soulignant le caractère intime de la gratitude familiale.
En Italie (Festa della Mamma), la célébration du deuxième dimanche de mai est indissociable du repas familial, qui est l’épine dorsale de la culture. Les mères reçoivent des fleurs, notamment des roses ou des œillets, et des cartes manuscrites, reflétant l’importance de la gastronomie et de la famiglia.
En Allemagne (Muttertag) et dans les pays nordiques (Suède, Norvège, Danemark), la fête est chaleureuse et sobre. L’offrande de fleurs, de chocolats, ou la préparation du petit-déjeuner au lit sont des pratiques courantes, valorisant la proximité et le lien affectif plutôt que l’opulence.
En définitive, si la Fête des Mères est un phénomène mondial, elle se révèle être un indicateur culturel important. En Asie, elle est un prolongement de la piété filiale ; en Europe, une adaptation moderne de traditions historiques. Dans tous les cas, l’échange de fleurs – qu’il s’agisse des œillets symboliques en Asie ou des bouquets variés en Europe – reste le véhicule privilégié pour exprimer l’inaltérable gratitude envers le rôle central des mères au sein des familles et des sociétés.